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  • Photo du rédacteurOcéane GUYON

Azzedine Alaïa : le vêtement comme seconde peau

Dernière mise à jour : 7 déc. 2021


Azzedine Alaïa, le sculpteur des femmes © Patrick Demarchelier

Le 18 novembre 2017, le monde de la mode apprenait la disparition du célèbre créateur Azzedine Alaïa à l'âge de 77 ans. Quatre ans après, c’est l’occasion de revenir sur le rapport particulier qu’avait le couturier avec le corps des femmes.


Puissante, sans crainte, ouvertement sexy, c’est ainsi qu’Azzedine Alaïa voyait la femme. Depuis sa première collection de prêt-à-porter dans les années 1980, le couturier a sû règner en maître dans l’art de sculpter les corps. Son travail s’apparente à de l’architecture, il se considérait lui-même comme un bâtisseur plutôt que comme un styliste de mode.


À ses débuts, la mode est au flamboyant et à l'éblouissant mais il a toujours refusé de jouer le jeu de la mode. Il n’a jamais cherché à se conformer aux tendances du moment, ce qui comptait pour lui c’était la coupe, la couture et le volume du vêtement. Le couturier a su s’imposer en proposant des vêtements qui épousaient parfaitement les courbes de la femme. Des créations moulantes et taillées avec soin jusqu’à ce qu’elles deviennent une seconde peau. Ainsi, ses matières de prédilections étaient souples, luxueuses et toujours empreintes d’une élasticité comme la maille synthétique, le jersey de rayonne ou le cuir. Ses ornements préférés n'avaient ni broderies superflues, ni perles mais des motifs répétitifs et simples disposés avec précision et souvent coupés au laser. Il s’inspirait régulièrement du vestiaire BDSM avec des vêtements noir et corsetés. Aussi, une des particularités d’Azzedine Alaïa est qu’il préférait concevoir ses vêtements directement sur la femme qui va le porter, le dessin lui sert simplement d’outil pour se rappeler son idée de départ. “Quand je crée un vêtement, je ne cherche pas à affirmer un style. Je pense aux femmes qui vont le porter”, affirmait-il justement.



« Le plus beau compliment qu’elles me font c’est quand elles se regardent dans mes robes et me disent "je me sens libre"»

Un créateur de légende


En dehors des podiums, la griffe Alaïa a généré une sorte de culte. Aucun couturier n’aura autant adulé et célébré la féminité. Il a créé un style unique et l’a imposé. Il a rendu la femme fatale et sublime dans les formes et les lignes. Cette vision s'accordait parfaitement avec les top-modèles des années 1980. Ses muses, Grace Jones, Farida Khelfa, Naomi Campbell, Carla Bruni ou Stéphanie Seymour, ont toutes été habillé par l’artiste. Ils avaient une véritable relation d’amitié et d’adulation réciproque. Le 18 novembre dernier, les tops Naomi Campbell et Carla Bruni ont rendu hommage sur Instgram à celui qu'elles surnommaient "Papa".




Depuis le mois de février 2021, Pieter Mulier est le nouveau directeur artistique de la maison Alaïa. Il oeuvre déjà depuis 20 ans dans l'industrie aux côtés de Raf Simons chez Jil Sanders, Christian Dior et Calvin Klein. Mais c'est désormais par lui-même que le créateur belge va oeuvrer pour la maison Alaïa. Il a été choisi «pour son expertise technique, son sens de la construction et sa vision de la beauté en parfaite harmonie avec nos valeurs», justifie Myriam Serrano, la Présidente Directrice générale de la maison Alaïa. En effet, ce passionné de techniques et de matières innovantes a apporté sa touche aux classiques de la maison. Il l’a montré avec des minirobes smoking à capuche intégrée et les costumes à taille corset, des jupes de sirènes lassées sur le côté en cuir stretch, les fourreaux seconde peau travaillés en pliage bicolores ou encore les spartiates cuissardes comme on a pu le voir lors de la présentation du défilé printemps-été 2022.




Azzedine Alaïa a conquis le cœur des femmes en sculptant leur corps. Comme il le prônait : « La mode durera éternellement. Elle existera toujours. », ce qui est sûr, c’est que l’empreinte Alaïa n’est pas prête de s’effacer.


Océane Guyon

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